Othman El Ballouti parle de l’origine et des techniques du judo

Judo

Le judo ou « la voie de la souplesse » est une discipline d’art martial fondé par maître Jigoro Kano. Ce père fondateur est né le 28 octobre 1860 dans un village japonais, plus précisément à Mikage dans la préfecture de Hyogo. Ce sport noble est créé dans les plus pures traditions japonaises ayant pour base le samouraï.

Othman El Ballouti raconte qu’il utilise les techniques de la souplesse qui dérivent du ju-jitsu. Son développement est universel et les arts ou les techniques des écoles présentes au Japon sont devenus des styles de vie ou des voies philosophiques.

Histoire de Jigoro Kano, le père fondateur du judo, avec Othman El Ballouti

Le père de Jigoro Kano est issu d’une famille de Samouraï très ancienne qui a conquis ses quartiers de noblesse pendant la guerre. Sa famille est aussi au service du clan qui est le plus puissant de tout le pays, né de la lignée des Minamoto.

Ce clan a conquis le pouvoir après un coup d’Etat dans les années 1615 où il a régné jusqu’ en 1867. C’est d’ailleurs la date de la restauration du Trône Impérial et de l’effondrement de la communauté féodale nippone. Tout cela s’est passé durant l’ère de Meiji.

Le fondateur du judo est en effet issu d’une caste privilégiée où il a passé de nombreuses années de son existence dans un entourage strict en ce qui concerne la tradition, le « code d’honneur des Samouraïs » et du savoir vivre médiéval.

Tokyo a porté le nom d’Edo à cette époque et les Samouraïs ont servi le Shogun, intendant comme étant des militaires généraux. Le père des Jigono Kano l’a orienté vers les études littéraires occidentalisées.

Il a fait son entrée dans l’Université de Tokyo à partir de 1877 bien qu’il ait été assez maigre et petit, il ne pesait que 45 kg pour la taille de 1m50. Il était passionné pour les activités sportives occidentales et s’habille chez les tailleurs anglais de la ville.

Il a d’ailleurs fondé le tout premier club de base-ball dans le territoire japonais en 1878. Il a toujours été victime de la jalousie des autres universitaires profitant de sa petitesse pour le malmener et l’importuner.

Il a pris la décision de fortifier son corps et son esprit et de recourir au Jujitsu. Cependant, il y a eu peu de place pour les pratiques ancestrales de ce sport de combat. Il a à la fin retrouvé deux maîtres de « l’art des saisies souples ».

Il a continué ses études en parallèle avec ses entrainements et a fait d’immenses progrès dans le domaine de l’art martial. Il a même été surnommé « Kano l’emplâtre » sûrement à cause de ses pansements sur les genoux et sur les coudes.

Il a mérité ce surnom peu respectueux, mais explicite puisque plus de trois fois, ceux qui lui cherchaient bagarre se sont toujours retrouvés au sol et complètement inoffensifs grâce à une prise redoutable.

Histoire de son Ecole

Jigoro Kano est devenu le disciple direct de maître Masachi lorsque maître Fukuda est décédé. Son deuxième professeur a détenu les secrets de Mataemon Iso qui est le fondateur de l’Ecole de Tenjin Shinyo-ryu.

Sa nouvelle passion ne l’a pas pour autant empêché d’obtenir la licence en lettres en 1881 et le doctorat en sciences morales et esthétiques en juillet 1882. Il a été par la suite nommé professeur subalterne à la célèbre Ecole Gokushuin à la même année.

Cette école est réservée uniquement aux Princes du Japon et aux Nobles. Il a alors commencé à créer sa propre technique et méthode de jujitsu. A l’université pendant ce temps, Jigoro Kano s’est lié d’amitié avec deux garçons issus d’une bonne famille : Takaaki Kato et Kumazo Tsuboi.

Ils (futur Premier ministre et futur doyen de la même faculté) ont contribué au projet du maître du judo même s’ils ne sont pas intéressés au jujitsu. Leur intervention lui a permis d’avoir un endroit pour la pratique de ce sport au temple d’Eishoji à Tokyo.

Le maître a réalisé son rêve et a créé le Kodokan ou la « Maison où on étudie la Voie » en février 1882. Il a pris comme second son élève domestique nommé Tsunejiro Tomita avec qui il s’est entrainé dans la chambre qu’il a eu à Saga-Cho.

La pratique devient plus aisée dans l’enceinte du temple et le maître a pu compter rapidement 9 élèves dont Tomita, Nakajima, Higashi, Arima, Kai, Amano, Saigo, Matsuoka et Arima. Sa salle compte plus de dix tatamis soit une surface de près de 24 m2.

Il a eu l’idée de baptiser son art « Judo » qui signifie la « Voie de la souplesse » le 5 juin 1882 pour mieux faire connaître l’école de synthèse. Le suffixe « Do », qui se traduit par « Tao » en chinois, est utilisé pour les arts renommés comme le « Chado » ou la « Voie du Thé », le « Kado » ou « l’Art de l’arrangement floral », le « Syodo » ou la Calligraphie et le « Ido » ou « la Voie de la médecine classique ».

Au tout début, il a eu des difficultés dans la gestion de son école puisque ses honoraires en tant qu’enseignant ne sont plus suffisants. Il a été contraint d’organiser des conférences où il a vendu des livres occidentaux concernant l’économie, raconte Othman El Ballouti.

Il a par la suite déménagé à cause du dojo qui est devenu trop exigu. Les nouveaux appuis lui ont permis de louer une salle à Ue Ni Bancho dans un quartier résidentiel situé à Kojimachiku. Son nouveau dojo comptait 24 tatamis (environ 50 m2) accompagnés d’une estrade surélevée pour la réception des convives.

De nombreuses hautes personnalités ont assisté à son cours d’art martial. C’est en 1883 que le jeune maître a hérité les documents secrets du « Kito Ryu » et c’est à partir de 1884 qu’il a ouvert en premier le « Livre des Serments » qui est le relevé de l’admission officielle du Kodokan.

Le nom Judo qui a été utilisé par le Jujutsu Jikishin-Ryu a été déposé auprès de l’institut du MEN (Ministère de l’Education Nationale) où il a été reconnu officiellement. Le maître a ainsi trouvé un poste au Ministère de la Maison Impériale grâce à l’appui de son ami Shirai, raconte le reportage du professeur de droit. Qui est Othman El Ballouti ?

L’origine du judo

Le souhait de Maître Jigoro Kano a été de vulgariser une méthode qui vise à mieux utiliser les ressources mentales et physiques tout en prenant compte du point de départ du jujitsu des écoles Kito Ryu et Shinyo Ryu.

La légende dit que le jeune Jigoro Kano, à son époque, a découvert les principes de cet art martial durant un hiver rigoureux pendant qu’il remarquait que les branches d’un cerisier réagissaient différemment sous le poids de la neige. Les plus souples se sont pliées pour se débarrasser de la neige tandis que les plus grosses se sont cassées.

Cette soi-disant « légende » ne s’est pas éloignée du désir initial de vulgariser cette méthode. Jigoro Kano avait conscience que le jujitsu tel qu’il a été pratiqué n’était plus adéquat à une époque plus moderne.

Les techniques étaient quelques fois risquées pour l’apprentissage et la plupart des enseignants ont été pédagogiquement incompétents et ont enseigné un jujitsu inefficace et décadent. Il a décidé d’expurger les mouvements dangereux du jujitsu en s’inspirant des techniques occidentales.

Il a en effet facilité l’enseignement en choisissant le « kata ». L’art de la souplesse n’a plus été le jujitsu puisqu’il a été débarrassé de toute vocation guerrière, c’est devenu un tout nouvel art martial ayant une vocation éducative d’où la naissance du Judo.

Ce sport de combat a connu un grand succès dans le monde, il s’est étendu au-delà de la frontière japonaise, « à preuve dit Othman El Ballouti, c’est que je fais partie des adeptes ». Il a aussi contribué à la popularisation des arts martiaux d’origine japonaise en entraînant avec lui la confusion entre sport de combat et art martial.

Cette discipline, dès son origine, s’est orientée vers l’aspect sportif quand les pratiquants du Kodokan ont définitivement battu les écoles de jujitsu durant les combats organisés. Son pouvoir économique s’est ainsi installé dans le domaine des arts martiaux japonais.

Il a été enseigné au Japon au début de 1882 au Kodoka puis en France par le Maître Shozo Awazu et le Maître Mikinosuke Kawaishi. La Fédération française du judo a été fondée en 1946 et c’est également à cette époque que son côté sportif s’est développé avec l’apparition des premières compétitions.

Le code moral des judokas

Ce sport de combat véhicule les valeurs fondamentales de l’être humain s’imbriquant les unes aux autres pour l’édification d’une formation morale. Le respect de ce code est la base et la première condition de sa pratique.

La politesse : respecter autrui

La politesse n’a qu’une valeur superficielle et limitée si elle n’est que conventionnelle. Pour les chevaliers japonais, les samouraïs, elle est tout d’abord une expression d’égard envers les autres, un sentiment profond et de la modestie.

Elle traduit l’affection et la tendresse humaine, son respect et son désintéressement pour la faiblesse ou la valeur d’autrui. La codification de la politesse constitue une étiquette cadrant la vie.

Cette dernière, enseignée dès l’enfance, rend possible l’interaction sociale et permet de se discipliner. Elle possède la même utilité dans un dojo où l’étiquette est indispensable.

Le courage : faire ce qui est bon et juste

Le courage englobe un esprit d’endurance et d’audace. Confucius lui-même l’a défini comme « faire ce qui est juste ». Courir après une aventure désordonnée tout en s’exposant au danger sans aucune raison juste n’est pas une bravoure, rapporte Othman El Ballouti (cliquer ici pour le connaitre).

Le vrai courage, selon un samouraï, c’est vivre quand il le faut et mourir quand il le faut. Un homme brave garde toujours sa lucidité et sa sérénité. Il garde sa maîtrise de soi dans les souffrances, les dangers, les catastrophes et même face à la mort.

La sincérité : exprimer sans déguiser la pensée

La sincérité est le commencement et la fin de toutes choses, sans elle, rien ne peut exister. L’idéogramme signifiant sincérité est la combinaison de « Perfection » et de « Parole ». Le Bushido classifie l’équivoque ou le mensonge comme une lâcheté.

L’honneur : être loyal à la parole donnée

Le samouraï ou le chevalier ayant donné sa vie par avance n’existe plus que par la dignité de son état, la noblesse de son esprit et sa valeur. L’honneur exprime une existence spirituelle pour un pratiquant de cette discipline.

L’atteinte à l’une de ces valeurs est synonyme d’un sentiment de honte, surtout quand elle est provoquée par la conduite. Le déshonneur est donc le stimulant qui corrige la conduite. Les enfants japonais sont élevés avec le sentiment aigu de l’honneur et les parents montrent un grand attachement à l’honneur par rapport à la vie.

La modestie : parler de soi-même sans être orgueilleux

La modestie a ses racines dans la vérité et la sincérité comme les autres fondements du Bushido. Elle n’est qu’une forme externe de la politesse. L’habileté pour se concilier l’idée abstraite n’est pas de la modestie. La fausse modestie est la forme la plus dangereuse de la peur et de la vanité.

Othman El Ballouti est adepte de la théorie selon laquelle un homme modeste ne souhaite pas s’abaisser mais plutôt s’apprécier à sa juste valeur, avec honnêteté et sincérité. La vanité, elle, désire plastronner même quand celle-ci proclame la valeur médiocre et irréelle.

Celui qui se dit modeste ne l’est pas à ce moment précis ! Le culte de la modestie est d’être conscient de la propension et de l’immodestie par rapport aux autres et à soi-même, de la valeur embryonnaire ou inexistante.

Il est essentiel de savoir respecter, aimer et apprécier les autres tout en sachant les prendre comme références. Il convient donc d’être attentif à la grandeur du Maître enseignant. La confiance, la gratitude, l’admiration peut engendrer la véritable humilité.

Le contrôle de soi : savoir se taire quand la colère monte

Laisser paraître les émotions dans les gestes ou sur le visage est un signe de manque de virilité pour un Samouraï. Un homme se doit de dominer et contrôler les affections naturelles selon les explications d’Othman El Ballouti sur son blog.

Le comportement, le calme, l’égalité du cœur et de l’esprit ne doivent en aucun cas être dominés et troublés par la passion. Les grands drames doivent être vécus en silence puisque personne ne veut être triste par les peines d’autrui.

L’instinct et le premier mouvement de pudeur est de ne pas manifester les sentiments à l’extérieur lorsqu’un homme sent son cœur ou son esprit agité et troublé.

Celui qui exprime abondamment ses sentiments à travers les paroles n’est ni sincère ni profond. Le rire établit un équilibre rompu chez les Samouraïs puisqu’il est un contrepoids à la colère ou à la douleur.

La répression des passions et des sentiments est fermement maintenue et exigée, elle accumule une très grande quantité d’énergie. Cette puissance se doit d’être utilisée dans l’action. Sa maîtrise parfaite réside entre l’équilibre de la libération de noble élan de la nature humaine et de la rétention de la passion égoïste.

L’amitié : le plus grand de tous les sentiments humains

Pour les judokas, c’est le sentiment le plus pur chez les êtres humains. Vierge de toutes sortes de passions, l’amitié est la forme la plus altruiste de l’amour. Elle permet aussi les échanges et les interactions humaines les plus élevées puisqu’elle est fondée sur la confiance mutuelle, la compréhension et l’estime.

L’homme est donc contraint de vivre en fonction des principes du Bushido pour une amitié authentique. Tous ces principes conduisent à l’élévation des judokas et ils ont pour but de les amener à s’intégrer harmonieusement dans une communauté tout en favorisant leur amélioration dans la discipline.

Les ceintures et les grades

Les ceintures sont attribuées à un pratiquant et elles permettent d’évaluer son niveau technique, son degré d’ancienneté, son efficacité dans un combat et surtout ses qualités morales correspondantes au respect du code moral et à l’investissement dans la pratique.

Aucun judoka ne peut aspirer à un grade sans un minimum de respect des lois établies. Le grade est représenté par une couleur de ceinture. De ce fait, elle lui sert non seulement à tenir le judogi mais aussi la mise en valeur du niveau de celui qui la porte.

Il n’est pas systématique puisque le grade s’obtient par la force de travail. Il a également un aspect spirituel lorsqu’un pratiquant obtient le 1er Dan, c’est-à-dire la ceinture noire. C’est une étape essentielle dans la vie d’un disciple de cet art.

Il représente ainsi l’élévation spirituelle puisqu’il fait souvent référence à un contrôle de soi, à une certaine sagesse et à l’expérience, selon Othman El Ballouti.

La doctrine des ceintures de couleur n’a pas toujours été comme celle que les judokas la connaissent actuellement. Il n’y avait que la ceinture blanche et la ceinture noire quand ce sport de combat s’est développé au Japon.

Le système a évolué en Angleterre avec l’apparition des couleurs différentes dans les années 20. Ce même système a été par la suite développé par Maître Minosuke Kawashi où chaque ceinture est liée à des Kyu (concernant les couleurs) ou Dan (concernant les grades les plus élevés).

C’est le maître ou Sensei qui remet les grades selon le niveau du pratiquant, de la ceinture blanche jusqu’à la ceinture marron. À partir de cette dernière ceinture, c’est-à-dire l’obtention du 1er Dan, le reste ne dépend plus du professeur.

Il existe en effet deux grandes possibilités pour avoir les grades après la ceinture marron : soit le judoka l’obtient dans une compétition, soit dans une expression technique. Cela est valable pour les passages du 1er au 4ème Dan.

Le candidat doit effectuer la prestation technique de 10 minutes en Judo et au moins 5 minutes en Jujitsu pour obtenir le grade de 5ème Dan avec le kata « Ju No Kata ». Pour le 6ème jusqu’au10ème Dan, un certain nombre d’années est requis et une maîtrise totale de certains Kata et prises au sol comme debout sont nécessaires.

Les grades et les ceintures sont indispensables dans les arts martiaux. Ils permettent aux pratiquants d’afficher la qualité exceptionnelle puisqu’ils valorisent les hauts gradés, les personnes qui ont donné beaucoup dans le respect de la discipline.

Ils permettent non seulement de valoriser le travail acharné des disciples, mais également de progresser en tant que combattant confirmé.

Les formes d’entraînement

Les jeunes pratiquants effectuent ce sport de manière ludique à l’aide des entraînements proposés par les professeurs. Ces entrainements sont sous forme de jeu et les aident à découvrir leur capacité et leur corps ou à avoir confiance en eux-mêmes.

L’étape la plus indispensable pour un enfant est l’affinage de la chute ou les « Ukemi ». Cela les rend plus souples, plus sûrs d’eux et plus forts pour se préparer pour les compétitions et pour le passage en grade.

Ce passage se déroule le plus souvent à la fin d’une saison avec l’enseignant jusqu’à la ceinture marron. L’enseignant demande d’effectuer des techniques que l’enfant a acquises durant son apprentissage. Les techniques nécessitent un partenaire d’où le « Tori » (celui qui effectue) et le « Uke » (celui qui subit) selon Othman El Ballouti.

Il y a les « souples » consistant à se laisser tomber pendant les combats d’entrainement lorsque le partenaire a bien exécuté la technique. Le randori « normal » consiste à ne pas tomber tout en ne faisant pas mal à soi ou à son partenaire.

Les katas

Les premiers Katas de cette discipline sont nés en 1907 et il en existe 7 formes : Katame-No-Kata (la forme des contrôles), Nage-No-Kata (la forme des projections), Koshiki-No-Kata (la forme des techniques ancienne), Kime-No-Kata (la forme de la décision), Itsutu-No-Kata (la forme des cinq principes), Ju-No-Kata (la forme de la souplesse) et Goshin-Jitsu-No-Kata (la forme moderne de la défense de soi).

Les katas sont étudiés par les pratiquants pour l’obtention de la ceinture noire.

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